Comme un sentiment d'insatisfaction.


Je vais tenter d'être clair sur un sujet qui ne l'est pas et pour cela je vais même vous tutoyer.

Prenons un exemple concret : tu as un projet personnel qui compte beaucoup pour toi, mais personne dans ton entourage, dans tes connaissances, ou dans ta famille ne peut t’aider directement pour sa réalisation. Tu sais que c'est possible, car en regardant ailleurs dans le monde tu as vu que d’autres avaient réussi, donc tu te lances.

Tu surmontes les premières difficultés, ton projet n’est plus uniquement dans ta tête, mais bien présent. Pourtant il ne se développe pas comme tu l'espérais. Tu en perds un peu tes ardeurs, tu canalises ton envie et apprends la patience.

 Au bout d'un certain temps cela ne suffit plus. Une insatisfaction apparaît, alors tu cherches à comprendre comment les autres ont procédé, comment être plus efficaces. Mais chaque fois c'est la même chose, les répercussions dans le monde réel sont totalement disproportionnées par rapport à l'énergie que tu dépenses pour la réalisation de ce projet. 

Tu risques alors de devenir envieux. Peut-être que ceux à qui tu te compares n'ont rien à voir avec toi ? Il se peut qu’ils aient obtenu de l'aide de par leur situation. Peut-être appartiennent-ils à une classe sociale qui a naturellement un pouvoir dominant, ce qui leur permet de rayonner rapidement.

De ton côté tu ne souhaites pas obtenir un « pouvoir de domination ». Peux-tu entendre le mot « pouvoir » dans son sens premier : “possibilité de faire”. Ce sentiment d'absence de pouvoir est certainement ta plus grande source d'insatisfaction. Ton cerveau fonctionne parfaitement, tu as de l'énergie à revendre et pourtant les résultats ne sont pas au rendez-vous. Comment obtenir de la « possibilité de faire » ? Quelle est cette source extérieure qui vient s’ajouter à ton énergie, ton envie, tes moyens d'action ? Et si en fait, il ne s'agissait pas de pouvoir, mais de puissance ? Cela ferait sûrement une grosse différence. La puissance se met au service d’un projet pour sa réalisation (sauf quand elle cherche à dominer, mais dans ce cas il est à nouveau question de pouvoir).

Pour que la puissance traverse, il lui faut un support à traverser. Quelque chose de concret, comme le disait Peter Carroll “la magie fonctionne en pratique, mais pas en théorie”. Ça y est j'ai lâché le mot “magie” pour définir la puissance, c’est donc de magie dont nous avons besoin et pour que la magie traverse nous devons avoir des pratiques qu’elle viendra traverser, comme lorsque l'on fait une chose et que tout à coup on s'écrit c'est magique ! Un supplément s’est ajouté involontairement à ce que l'on a réalisé (mon projet se développe).

Mais peut-on le faire volontairement ? Constater que la magie a traversé c'est beau. Pousser la magie à traverser c'est puissant.

On ne devient pas puissant bien sûr, mais on obtient une satisfaction du fait d'avoir participé à ce phénomène. Nous ne saurons jamais avec certitude, si notre participation a contribué à l'apparition de ce supplément magique, par contre le sentiment d'absence de pouvoir que l'on pourrait appeler le sentiment d'impuissance, a disparu, la pratique magique est venue combler ce vide.

La pratique magique est une façon d'aller au contact de ce qui ne nous rassure pas.

Oser affronter un choc, aller à l'encontre de notre fragilité de façon à être surpris et renforcé par l'expérience. Par exemple : boire un verre de Soma, nu dehors à la pleine lune une nuit d'hiver est déjà en soi une sensation tout à fait étonnante, une situation inhabituelle qui déconcerte notre raison. La nuit, mais en pleine lumière, une boisson étrange à la main sous le regard intimidant d’une grosse boule blanche et si en plus nous ajoutons une intention dans cette pratique. Nous mettons de « l'attention sur notre intention », les coïncidences les plus lointaines commencent à se manifester. Nous sommes à nouveau en prise avec ce qui se passe, nous ne sommes plus dépossédés, nous nous impliquons dans ce qui nous échappe et cela donne du sens à ce qui habituellement n'en avait pas. 

Les risques sont-ils calculés ? Non ! Ici on ne peut pas calculer le risque, on peut définir ce qui est fragile et commencer à le renforcer par de petits chocs qui agissent comme des piqûres d’abeilles. Le but du magicien est de positionner sa vie de manière à ce qu'elle réponde positivement à la répétition des petits chocs venus de l'imprévu, de façon à faire varier peu à peu la constante. Quand ce qui était entre les mains de Fortune* (X La Roue de Fortune) n’est plus hors de portée, vous devenez le Fou de Fortune, le fripon divin, le faiseur de Tours.

Ceci n’est bien sûr qu'un tout petit exemple des multiples possibilités des pratiques magiques qu'il ne faut pas envisager comme des superstitions, ou des croyances, mais tout simplement comme quelque chose que l'on fait au lieu de ne rien faire, de façon à permettre à la puissance de traverser notre projet.

*Fortune au sens de dame Fortune, de à votre fortune bon cœur, de la chance et du hasard.


 Ps : Si vous voulez en savoir plus au sujet des pratiques magiques, n'hésitez pas à me le faire savoir.